Le syndrome du nid vide…

 

Aout 2014

Mon géant fait son nid.

Du notre au sien,  au leurs, il n’y avait qu’un pas. Je le savais bien qu’il quitterait le nid.

Je me suis inquiétée longtemps, me demandant si un mère seule, pouvait insuffler la vie.

L’envie de vivre l’autre, d’aimer, de construire son nid.

Je lisais hier soir, « le syndrome du nid vide ». On dirait une maladie.

Mon grand et mon géant ont leur nid. Si j’ai un syndrome pour l’heure et que quand même, je ne suis pas peu fière, qu’ils se soient envolés.

Ils disent que c’est une étape :

« Leur départ est en effet un mélange de joie, de bonheur, de fierté, mais aussi de tristesse. »

Sure d’eux. On dirait qu’ils ont inventé le fil à couper le beurre.

Ils disent anticiper le départ.

Fait.

Je n’ai fait que ça, instinctivement je me suis préparée et je les ai préparé. L’autonomie me paraissait une priorité, la peur que je meurs et qu’ils ne sachent pas subvenir à leur besoin.

Se faire à manger, affronter les autres, gérer leur budget, entretenir leur maison, linge, repassage et être en alerte quand le danger se pointe. Conduire. Mes deux grands ont leur permis. Mais je leur avais appris à conduire avant qu’ils le passent. Je sais ….imprudent, vous allez penser. Mais je me disais et si là tout à coup j’ai un accident. Comment ils font ? nous vivons dans un endroit où si tu ne sais pas conduire, tu ne peux te déplacer qu’à pied et où tout est à des kms.

Trouver un refuge quand le temps est gris, regarder le ciel et s’émerveiller, sentir la nature là, dans son ventre et respirer bien fort. Dessiner, jouer de la guitare, du piano, même au stade du balbutiement, trouver un refuge et ne pas hésiter à s’y engouffrer, pour trouver de l’air, du plaisir, le sourire, la satisfaction de tenter, d’essayer, de s’émerveiller.

Un jour je disais « regarde les ombres que fait le soleil qui se couche sur le toit des maisons ».

Et mon fils m’a dit « Tu es la seule personne que je connaisse qui voit ces choses-là. » Il souriait.

Je lui ai dit « ça rend heureux, non ? »

Il a eu ce regard de tendresse, que seul, son enfant peut avoir en regardant sa Mère. Et a souri en disant.. « si…. »

Bien sûr !!

il me manque déjà mon géant, il est installé depuis une semaine, j’ai déjà froid, comme mon grand me manque souvent.

Parce qu’il y a toutes ses petites choses entre nous et celles qu’ils ne savent pas, qui ne seront, plus.

J’adorais tendre l’oreille, à leurs chahut, leurs rires, quand occupée à faire à manger ou autres, je les entendais silencieuse, remplir ma maison, d’eux. Mais bien sûr.

Quoi de plus normal ?

Il manque pour l’heure à cette étape,

la voix qui me dirait « T’inquiète pas, il est grand, il va s’en sortir, il est fort et tu as fait tout ce que tu devais, il est temps de penser à soi. A nous ».

Et des bras qui me serrent si fort, que je pourrais bougonner un peu, histoire de ne pas flancher, de ne pas pleurer.

Il n’y a pas de Nous.

Reste mon dernier qui quittera le nid aussi dans si peu de temps, que si je ne m’y prépare pas, je vais vraiment le vivre, l’affreux syndrome.

Il est bien difficile d’imaginer ma maison vide, d’eux.

Il est si difficile de sentir ce frisson qui m’étreint parfois quand je pense à mes grands, comme un froid sur mes épaules, comme si la neige tombait dehors, même quand il fait beau.

Je me secoue, je me dis, regarde, tu es fatiguée, t’as mal partout, tu les as porté, protégé, aimé, tu t’es fait des montagnes d’inquiétudes à faire un ulcère. Qu’Est-ce que tu peux faire de plus ?

Parce que la grossesse de neuf mois, mon œil, Oui !!!

C’est pas neuf mois, non, non. Moi souvent je me dis 20 ans et quelques la grossesse, multiplié par 3.

Tu m’étonnes que tes abattis te font des blagues. Ils en ont marre !!!

Ben oui, parce que dans notre ventre ils sont au chaud bien protégé et Quesque l’on fait quand ils naissent, on les materne ! comme si ils étaient toujours là, dans son ventre.

Résultat. Tu sors de là ! t’es en 4D !!

Voilà !!

Bon alors Quesque ’ils racontent les spécialistes du syndrome ???

« C’est une page qui se tourne, et un nouveau chapitre qui s’ouvre. Ce n’est pas rien ! C’est un moment fort car la fonction parentale, notamment maternelle, prend un coup dans l’aile. La mission de protection des enfants s’arrête. C’est un renoncement qu’il ne faut pas minimiser. Le sentiment de vide que l’on ressent après leur envol du nid n’a sans doute jamais été aussi fort car les enfants sont au centre de la famille dans nos sociétés contemporaines. Ce moment est aussi une source de stress et d’angoisses car il faut apprendre à les lâcher pour de bon, à ne plus contrôler leur vie. Et cela s’anticipe. »

Comment ?

« Il faut avoir très tôt en tête que nos enfants auront un jour une vie sans nous. Ils ne nous appartiennent pas. Nous avons pour mission de les construire afin qu’ils réussissent à vivre loin de nous. Anticiper leur départ, c’est maintenir, quand ils sont encore à la maison, une vie en dehors d’eux, ne pas mettre sa propre vie en veilleuse. C’est avoir une vie affective et/ou professionnelle épanouie ou encore des activités personnelles car, à un moment donné, les enfants ne rempliront plus le quotidien 

Oui, mais pas trop tôt. A la fin des études secondaires, quand votre enfant devient étudiant tout en vivant encore au domicile familial, vous pouvez par exemple commencer à le laisser gérer ses rendez-vous médicaux ou encore ses démarches administratives. Il est aussi judicieux de lui montrer l’intérêt d’avoir son permis de conduire, en ne jouant plus au chauffeur dès qu’il en exprime le désir… Cela va le rendre progressivement autonome »

 

Bon !!! si vous voulez en savoir plus :

http://www.psychologies.com/Famille/Etre-parent/Mere/Interviews/Prevenir-le-syndrome-du-nid-vide

« Les parents n’ont plus qu’à s’occuper d’eux-mêmes, c’est une sensation oubliée. Par ailleurs, une nouvelle relation va se tisser avec les enfants devenus de jeunes adultes. Et c’est très enrichissant. »

……est une sensation oubliée. Sans blagues ????

Par ailleurs, une nouvelle relation va se tisser avec les enfants devenus de jeunes adultes. Et c’est très enrichissant. »

Je vais rester là-dessus. Pour ma part.

Et chanter.

J’ai les boules ?

NON !!!

 Na…. !

 

 

11 Commentaires (+ vous participez ?)

  1. Valérie
    Août 23, 2014 @ 07:58:55

    J’éduque mon géant à moi dans ce but : devenir autonome. J’ai pensé moi aussi à ma mort quand il était plus jeune. Je suis dans une configuration différente de la tienne puisque les ponts ne sont pas coupés avec le père. Mais encore la semaine dernière, j’ai eu une discussion serrée avec lui parce que l’année d’études qui arrive se chiffre à 6 200 euros et que j’ai demandé le remboursement de la moitié. Pour toute réponse, j’ai eu que le fiston n’avait qu’à faire des petits boulots pour payer ses études (no comment). Et côté éducation, j’ai tout assuré depuis 19 ans (je ne parle pas d’argent). Alors je préfère qu’il soit prêt à affronter la vie au cas où je ne pourrai plus assurer.
    Ceci dit, j’imagine le crève-coeur que ça doit être de voir nos rejetons prendre le large. J’ai encore quelques années devant moi mais même si son point de chute sera chez moi, il sera de plus en plus absent.
    C’est ainsi et si nous ne faisons pas de nos enfants des Tanguy, on peut se dire qu’on a réussi non ?
    A nous de construire une seconde vie quand eux construisent la leur.

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  2. myoposatis
    Août 23, 2014 @ 08:20:39

    Je n’ai pas coupé les ponts non plus. Le dialogue est simplement à sens unique. J’ai perdu tout espoir qu’il en soit autrement. Et quelque part l’abandon a été multiple de leurs part. Mon fils ainé n’a pas eu plus de retour avec son père. Et c’est Leurs choix. Pour mes deux derniers, Il s’est assuré que financièrement il ne serait pas mis en justice et pour le reste, j’ai fais ce que j’ai pu. Je ne peux lui jeter la pierre, il a essayé, mais on ne peut pas être partout à la fois et détruire le passé et refaire à l’identique une autre vie, pour ce qui est de couple. Si ça ne l’empêche pas de dormir, tout va bien. Et je ne suis plus au stade d’en demander plus. Jamais plus. Pour ma part, j’ai fais ce qu’il me semblait juste et possible pour nos enfants. Ils ne sont pas des Tanguy.
    Ils ne le seront pas. Si quelque chose est réussi, c’est que quelque soit leurs choix, ils sont aussi enragés que leur mère. Ils feront ce qu’ils pourront avec ce que j’ai pu insuffler et leurs courages. Quant à construire une seconde vie. J’ai peur c’est simple, une trouille comme j’en ai pas eu beaucoup. J’ai du mal à faire confiance, j’ai du mal à ne pas courir dans mes refuges dés que l’on me frôle. Moi qui est pris des risques à n’en plus finir. Et qui pour d’autres choses n’hésiterais pas une seconde, quand il s’agit de moi. Je suis Nulle. Êurk…

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  3. voay1
    Août 23, 2014 @ 13:33:20

    Tout le temps que j’ai eu les miens à la maison, j’ai essayé de leur apprendre à être autonomes, en me disant « vivement qu’ils fichent le camp, que je puisse vivre pour moi » Ils sont partis…. pas loin, au village ou au village voisin, et on se réunissait deux fois par semaine pour un repas en commun… et puis je suis partie, loin, et ils m’ont manqué, tellement…. alors je suis revenue, pas loin d’eux, et je les vois, après avoir habité chez eux, à tour de rôle, le temps de trouver un logment. Et je suis bien, chez moi, sans eux! mais près d’eux !!!! Bises d’ici

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  4. clara65
    Août 24, 2014 @ 05:29:52

    C’est une étape de plus dans notre vie. Certains parents s’en fichent, au contraire, ils sont débarrassés. Comme toi, cela n’a pas été mon cas, cela a été difficile de les voir partir de la maison, il y a longtemps maintenant, mais je les ai toujours côtoyés de prés et puis les petits-enfants sont arrivés et je suis passée à autre chose. C’est la vie, quoi !
    Très bon dimanche.

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    • myoposatis
      Août 24, 2014 @ 06:20:13

      Je peux comprendre que certaines personnes est ce souhait, il n’y a pas que des Dimanche avec les enfants. Il m’est arrivée en toute honnêteté que me traverse, « un jour ils seront chez eux, ils verront comme c’est facile.. ». Pour autant, malgré mes coups de pompes, justifiés, crois moi. Rien ne comblera ce vide là. J’apprendrais comme tous à le vivre. Que faisons nous de toute façon à longueur de temps.. J’imagine qu’il faudra du temps. En plus je suis lente…ça aide pas…lente à digérer, oui. Hum..Arf…kfklfkgklgg

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  5. myoposatis
    Août 24, 2014 @ 06:20:42

    Bon Dimanche Clara et Voy1…

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  6. manalii
    Août 25, 2014 @ 05:45:02

    oui, pour eux c’est le printemps ou pour nous l’automne…mais je vais te dire : bienheureuse maman ! ..
    Ai-je parce que je l’ai élevé seule depuis sa petite enfance qu’il ne puisse pas me quitter à mes jours finissants, qu’il a cette peur de me trouver raide devant ma télé ou bien qu’il se trouve encore à l’abri du monde ? Toujours est-il que ses départs sont d’incessants retours et que ça aussi c’est déprimant – que dis-je : épuisant !!
    Je t’embrasse
    frederique

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  7. myoposatis
    Août 25, 2014 @ 15:28:00

    Bonjour Fred,
    Oui c’est une éventualité. Effectivement il faut peut-être que je me prépare à cela aussi. Bien…
    En tout cas ravie de ton mot.
    Je t’embrasse bien fort.

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  8. giselefayet
    Août 28, 2014 @ 15:52:12

    Oh comme je te comprends , j’ai eu aussi cette boule au ventre de laisser partir mes enfants loin du domicile familial. J’ai tout fait aussi pour leur donner toutes les clés de l’autonomie , même si parfois j’en étais malade de les savoir tous seuls affronter la maladie, le stress, bien loin de la maison . Maintenant je crois qu’ils sont biens dans leur vie d’adulte , pas assez proches bien sur de chez moi puisque éloignés de quelques centaines de kilomètres mais nous nous voyons régulièrement . J’appréhende maintenant les trajets en voiture pour ma petite tribu mais j’essaye de faire taire cette angoisse.
    Dans les moments douloureux que je traverse en ce moment mes enfants sont vraiment là même si ce n’est pas forcément par leur présence physique et je leur en suis vraiment reconnaissante .
    Bon week end Flo
    Bisous

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