J’avais envie d’écrire ce billet car je lis très souvent sur les blogs des annotations concernant l’orthographe. « Merci d’être attentif à votre orthographe ».
Je comprends nous sommes à l’ère du sms, du tout à l’anglais, du laxisme verbale. Nous communiquons de plus en plus par l’image, plus que par les mots, lire est une tannée, pour beaucoup de personnes. Je peux comprendre que les personnes ayant un niveau de culture très pointue et une orthographe irréprochable s’offusquent de voir à quel point nous perdons en France l’essence même de notre patrimoine intellectuel, possible. De notre richesse de langage.
Mais dans les possibles sachez que certaines personnes ont des difficultés pour associer l’orthographe à leurs écrits. Souffrent de troubles dits de dysorthographie.
Il existe une liste interminable de troubles liés à l’orthographe et aussi à la compréhension :
Dyslexie, par exemple qui n’est pas obligatoirement liée à la dysorthographie, mais parfois, oui.
« Les problèmes découlant de la dysorthographie sont :
Une lenteur d’exécution, des hésitations et une pauvreté des productions ;
Des fautes d’orthographe, de conjugaison, de grammaire et d’analyse ;
Des difficultés à l’écrit semblables à celles du dyslexique ;
Des erreurs de copies et des découpages arbitraires ;
Des économies de syllabes, des omissions et des mots soudés. »
Pourquoi je vous en parle, mais parce que je connais bien le sujet.
Je n’ai jamais été diagnostiquée par une orthophoniste. A mon époque on n’en parlait pas de ces troubles.
J’ai découvert que j’avais un souci lors de mon premier travail.
J’avais 18 ans. J’étais boniche, oh ! Le vilain mot. Mais quoi ? À l’époque on n’appelait pas des balayeurs, des techniciens de surface !
Une famille cherchait quelqu’un capable de s’occuper de 3 enfants et de faire le ménage, d’un bel appartement de 200 m2 et la cuisine. (Pour des nèfles). 7h du matin sur le pont fin de journée de travail 19h30.
Je sortais d’un apprentissage à la comptabilité Etablissement Pigier.
Je m’en fichais comme de ma dernière chemise, moi je voulais être assistante sociale.
J’étais bonne (sans jeux de mots) parfaitement formée. Mais je ne voulais pas exercer dans ce métier. Et j’étais une tête de bois comme on dit. Et je voulais m’en aller de chez mes parents.
Bref. Et un jour ma patronne me dit Florence pourriez-vous faire le grand ménage dans les placards de la cuisine. Pas de problème lui ai-je répondu.
Et quand elle a vérifié mon travail, elle m’a dit « Flo vous avez tout rangé à l’envers, c’est impeccable, mais vous souffrez de dyslexie ? »
Ne dites jamais aux personnes souffrant de ce type de troubles, veux-tu que je te donne un verre d’eau ? Dites-lui, « Tu as soif ? » pour commencer.
Ah bon mais c’est pareil ? Mais non ce n’est pas pareil du tout. N’employez pas un langage détourné, parlez vrai. Parce qu’une personne atteinte d’un trouble de ce type aura en plus des problèmes de compréhension.
Je n’étais pas à un stade qui m’empêchait de m’exprimer de façon correcte.
Mais je me mélangeais les crayons souvent à l’écrit à l’orale et dans l’exécution de certaines tâches quand elles n’étaient pas correctement exprimées ou qu’une émotion venait interférer dans le déroulement.
A l’école j’étais excellente en grammaire, mais j’étais incapable d’appliquer de façon constante les règles lors d’une dictée par exemple.
Quand je lisais un problème de mathématique j’étais bien souvent incapable de le résoudre, je disais à ma prof de math, je ne comprends pas. Absolument rien je ne comprends rien.
Grace à elle, j’ai eu mon certificat d’étude avec une moyenne de 19 et demie en math.
J’excellais en rédaction, mais celle-ci étaient bourrées de fautes, ma prof disait je ne vous noterais pas sur l’orthographe. Quel soulagement !!! Je pouvais enfin écrire sans être une Nullité.
Je pouvais laisser mes émotions s’exprimer, sans avoir peur.
Et puis j’ai eu des enfants et avec eux j’ai connu l’orthophoniste. Et elle m’a expliqué que c’était héréditaire ces soucis. Que je n’y pouvais rien, et qu’eux non plus, mais qu’il y avait des techniques pour aider à améliorer à dépasser ces troubles. Dont on ne guérit jamais, mais qui grâce à ces techniques d’apprentissages très différentes de celles de l’éducation nationale, elle pouvait aider mes enfants. Que pour eux comme cela l’a été pour moi, ce ne serait pas facile, et qu’il faudrait qu’ils se concentrent plus que les autres, « les normaux ». Et qu’ils seraient plus fatigués qu’un enfant qui n’a pas de troubles de ce type. Qu’il leur faudrait du courage.
Elle a fait un bilan orthophonique pour chacun d’eux. A différentes époques bien entendu, ils n’ont pas le même âge.
Pour mes trois enfants, elle m’a dit qu’ils étaient très intelligents et particulièrement pour l’un d’eux, d’une grande sensibilité et qu’il présentait des acquis de maturité étonnante, qu’elle pensait qu’il était de type « intellectuellement précoce ». Et oui selon le stade des soucis que je vous explique, l’un, n’empêche pas l’autre.
J’étais très heureuse pour mes enfants d’avoir rencontré cette personne. Elle nous a beaucoup aidé.
Quand je lis cette intolérance sur les blogs, je me revois devant mes copies que les professeurs notaient en rouge, comme une punition, pour quelque chose que je ne comprenais pas ou que j’avais mal orthographié.
Une PUNITION.
A ceux qui vont dire oui mais les enfants ne font pas d’efforts !!! Blablabla…. !!
Mon parcours professionnel m’a permis de constater que des personnes bardées de diplômes avaient des troubles de ce type.
J’ai rencontré un jeune homme par exemple contrôleur de gestion avec un bagage confortable.
Incapable d’écrire un mail. Il me demandait de l’aider. C’est rigolo, non ?
J’ai un directeur informatique qui écrit pouvez-vous Florence regarder sur ce site « les courts pouvant aidé nos technicien….. »
Et je vous en passe des bonnes et des meilleures.
Oui Mesdames et Messieurs nous avons tous nos différences, nos Lacunes !
Et alors une qui est méga énorme pour nous tous c’est la Tolérance, la Bienveillance.
Vous pourriez écrire sur vos blogs.
Pourriez-vous être attentifs à l’orthographe. Si vous ne le pouvez pas, je serais malgré tout, très heureux (se) de lire votre commentaire.
Ça serait comme ouvrir une fenêtre à ceux qui ne sont pas INCULTES, mais seulement un peu différents.
Vous sentez ce que vous pouvez faire pour ceux qui sont différents ??
Moi je vous le dis que du bien. Et vous les aiderez à se surpasser.
Quand je vous écris un billet, pour moi, c’est double d’heures, parce qu’il me faut me relire et me relire encore, prendre le dico, le Bescherelle. Me concentrer maximum, si je veux ne décevoir personne. Et peut-être qu’il y aura des fautes quand même. Vous comprenez ?
Et merci de ne pas les corriger, parce que si malgré tout ils ont le courage de vous laisser un commentaire. Ils l’auront fait avec leur cœur, voyez-vous. Et si vous les blessez, ils n’oseront plus revenir.
Moi ? Vous pouvez, j’ai un seuil de tolérance très élevé.
Ah petit détail, je ne suis pas restée boniche, non. J’ai appris sur le tas, comme on disait à l’époque, des heures et des heures de travail en plus pour moi, en sortant de mon travail. J’étais enragée. Je le suis toujours. Et silencieuse à l’époque. Très silencieuse. Mais …« Parler c’est vivre »…Et je suis toujours enragée. Je n’ai pas la rage, non. Comprenez-moi…
Je vous embrasse Toutes et Tous.
Je vous remercie de vos mots, touchants souvent, mes petits soleils quand enfin, je peux me poser et vous lire.
Bon j’ai été super sérieuse là, ont chantent ?
Je donne un sourire
Sans savoir où ça le mène
S’il peut consoler
Pour qu’il me revienne
Je donne un sourire
Et soudain on a le même
Le temps d’essayer
Et tout vaut la peine
❤
Une citation pour le défi de la lettre O de l’Annuaire pour les Nuls.
Le lien de l’annuaire est à droite sur mon blog. Si vous souhaitez vous y inscrire Domi notre administratrice et créatrice du site se fera un plaisir de vous guider, si vous avez des difficultés à l’utiliser, moi même je tenterais de vous aider avec plaisir.
ORTHOGRAPHE :
Y croire comme aux mathématiques. N’est pas nécessaire quand on a du style.
[ Gustave Flaubert ]